Mais où se trouve donc Alésia?

Statue de Vercingétorix à Alise-Sainte-Reine.

Tout le monde a entendu parler de la Bataille d’Alésia. En 52 avant Jésus-Christ, Jules César est en train de conquérir la Gaule et doit faire face au soulèvement spectaculaire de plusieurs peuples gaulois fédérés par Vercingétorix, un jeune chef arverne. Désespérées, les troupes de César battent en retraite vers le sud. Mais Vercingétorix, après la défaite inattendue de sa cavalerie face aux Romains, décide de se replier sur un oppidum (c’est-à-dire une place forte) appelé Alésia. César met alors le siège devant l’oppidum d’Alésia, où Vercingétorix a rassemblé plus de 90.000 combattants. Les Romains aménagent deux réseaux de fortifications: la « contrevallation » (qui fait face à l’oppidum) et la « circonvallation » (qui repousse les troupes de secours venant de l’extérieur et empêche le ravitaillement de la cité assiégée). A l’issue d’une terrible bataille, les légions romaines, pourtant inférieures en nombre, viennent à bout de l’ennemi et acculent Vercingétorix à la reddition: le chef arverne dépose les armes, et un an plus tard, toute la Gaule est sous domination romaine. La Bataille d’Alésia est un véritable « mythe national ». Dans les manuels d’histoire du XIXème siècle, Vercingétorix apparaît comme un héros national (au même titre que Jeanne d’Arc ou Napoléon), et la Bataille d’Alésia, comme un symbole de « l’unité de la Gaule » face à l’envahisseur romain.

Depuis quelques temps, on peut voir dans les grandes villes françaises les affiches publicitaires du « MuséoParc d’Alésia », un vaste site archéologique bourguignon dédié au célèbre oppidum. Inauguré en 2012, il comprend un parc de 7.000 hectares et deux musées. Ce MuséoParc se trouve sur le site présumé de la Bataille d’Alésia, c’est-à-dire sur la commune d’Alise-Sainte-Reine, en Côte d’Or. Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que l’emplacement d’Alésia reste sujet à controverses, et que le MuséoParc d’Alise-Sainte-Reine est considéré par certains historiens comme une imposture. Une imposture à 52 millions d’euros.

La « querelle d’Alésia »

La Bataille d’Alésia est connue grâce au Livre VII des Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César, seul témoignage direct dont nous disposons sur cet épisode. Le texte de César nous donne une description détaillée du site d’Alésia, mais ne nous dit pas clairement où il se trouve. D’après César, Alésia était l’oppidum des « Mandubiens », une tribu gauloise dont on ne sait quasiment rien. La localisation du célèbre oppidum a donc fait couler beaucoup d’encre et a suscité en France des controverses passionnées, aussi bien dans les milieux savants que dans le grand public.

Le débat sur la localisation d’Alésia est un vieux débat, qu’on a parfois appelé « querelle d’Alésia » ou encore « seconde bataille d’Alésia ». Une tradition très ancienne situe l’oppidum en Bourgogne, à Alise-Sainte-Reine, sur le Mont-Auxois. Cette tradition remonte à l’époque carolingienne: un moine du IXème siècle, Eric d’Auxerre, écrivit un poème dans lequel il assimila « Alise » à « Alésia », en raison de la ressemblance entre les deux toponymes. Dans les années 1830, on retrouva à Alise-Sainte-Reine une inscription gallo-romaine du Ier siècle après J.C., écrite en langue gauloise et en caractères latins, sur laquelle on peut lire l’indication « in Alisiia ». Certains savants ont rapproché « Alisiia » du toponyme « Alésia » et ont considéré l’inscription comme une confirmation archéologique de la tradition.

L’inscription d’Alise-Sainte-Reine.

La « querelle d’Alésia » n’a vraiment débuté qu’au milieu du XIXème siècle. En 1855, tandis que l’empereur Napoléon III commence à s’intéresser aux différents sites de la Guerre des Gaules, un érudit franc-comtois nommé Alphonse Delacroix remet en cause l’identification traditionnelle d’Alise-Sainte-Reine à l’antique Alésia: en se fondant sur les écrits de Jules César, Delacroix affirme que la véritable Alésia se trouve en Franche-Comté, à l’emplacement d’un petit village nommé Alaise, au sud de Besançon. A la demande de Napoléon III, d’importantes fouilles sont menées à Alise-Sainte-Reine pour authentifier le site bourguignon. Ces fouilles mettent à jour de nombreux vestiges (principalement des monnaies et des armes) qui semblent confirmer la thèse traditionnelle : en 1865, le Mont-Auxois est donc reconnu de façon officielle comme le site d’Alésia. Mais les fouilles du Second Empire sont contestées par certains savants de l’époque, qui soupçonnent les archéologues d’avoir truqué le site et falsifié les résultats pour satisfaire la volonté de l’empereur. Pendant un siècle et demi, les débats vont se poursuivre, et de nombreux autres sites vont être avancés comme des « Alésia » hypothétiques, la plupart situés en Franche-Comté. Dans les années 1950, des fouilles réalisées dans le secteur d’Alaise permettent d’invalider la vieille théorie d’Alphonse Delacroix, mais elles ne mettent pas fin  à la querelle.

Officiellement, le débat sur la localisation d’Alésia est désormais tranché. Les fouilles franco-allemandes menées dans les années 1990 à Alise-Sainte-Reine sous la direction de Michel Reddé ont apporté des éléments qui semblent confirmer l’authenticité du site. L’important matériel archéologique retrouvé au Mont-Auxois sous le Second Empire et les découvertes des années 1990 laissent peu de place au doute: vestiges de remparts gaulois antérieurs à la conquête romaine; vestiges de campements romains; vestiges de la contrevallation et de la circonvallation des Romains; nombreux ossements de chevaux; des centaines de pièces d’armement romaines et gauloises; 164 monnaies romaines antérieures à l’année 52 avant JC; 731 monnaies gauloises frappées par différents peuples ayant participé à la coalition de l’an 52 (Arvernes, Eduens, Séquanes, Suessions, Carnutes, Pictons, Bituriges, etc.); et parmi ce trésor, deux monnaies portent même le nom de Vercingétorix. D’après les conclusions de Michel Reddé, on dispose donc d’un « faisceau d’indices » suffisamment important pour pouvoir authentifier le site bourguignon de façon définitive. Aujourd’hui, la plupart des historiens et des archéologues admettent que le site d’Alise-Sainte-Reine est bien celui d’Alésia.

Alise-Sainte-Reine à l’épreuve des textes

La « querelle d’Alésia » est-elle enfin terminée? Non, car certains historiens ont encore de sérieux doutes sur la localisation d’Alésia. Peu de temps avant l’ouverture du MuséoParc, la polémique a été relancée par Danielle Porte (chercheuse à Paris IV-Sorbonne) et par l’historien Franck Ferrand. Pour eux, le site d’Alise-Sainte-Reine est une pure mystification, car si l’on relit avec attention les sources écrites, on s’aperçoit que le Mont-Auxois ne peut pas être le site d’Alésia. Et les arguments avancés par les deux historiens sont assez troublants.

1° Les sources écrites semblent situer Alésia en Franche-Comté plutôt qu’en Bourgogne. Dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules, César indique l’itinéraire qui le conduisit à Alésia: le général romain avait quitté le territoire des Lingons (à l’ouest de la Saône), il faisait route vers le sud-est en direction de Genève, et passait « chez les Séquanes » (« in Sequanos »Guerre des Gaules, VII, 66). En latin, la préposition « in » suivie de l’accusatif indique un point d’arrivée ou un lieu dans lequel on entre (d’où la traduction « chez les Séquanes », plus adaptée que « vers les Séquanes »). Or, le peuple séquane vivait en Franche-Comté, et non en Bourgogne (territoire des Eduens). D’ailleurs, un historien romain tardif, Dion Cassius, situe aussi la bataille en Séquanie (Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 39).

2° La graphie « Alisiia » (employée dans l’inscription gallo-romaine du Mont-Auxois) n’est attestée dans aucun texte de l’Antiquité: tous les auteurs antiques latins ou grecs (César, Diodore de Sicile, Tite-Live, Strabon, Plutarque, Dion Cassius, etc.) évoquent une citadelle nommée « Alesia », et non « Alisiia ». D’un point de vue linguistique, rien ne justifie que le « e » d’Alésia se transforme en « i » à l’époque gallo-romaine. Alise et Alésia pourraient donc être deux lieux distincts. D’ailleurs, selon l’hypothèse la plus répandue chez les linguistes, « Alesia » viendrait du celtique « ales » qui désigne une hauteur rocheuse: le nom « Alesia » aurait donc pu s’appliquer à n’importe quelle ville gauloise bâtie sur une montagne ou une colline.

3° Les fouilles menées à Alise-Sainte-Reine n’ont pas permis d’identifier la métropole gauloise évoquée dans les sources. D’après l’historien Diodore de Sicile (contemporain de César), Alésia était le plus important centre religieux de toute la Celtique (Diodore de Sicile, Bibliothèque, IV, 9). Or, les fondations de cette grande métropole religieuse n’ont pas été retrouvées à Alise-Sainte-Reine, malgré l’ampleur des fouilles. Les vestiges de monuments du Mont-Auxois se rapportent presque tous à l’époque gallo-romaine, c’est-à-dire à une époque postérieure à la conquête romaine. Sur les neuf sanctuaires gallo-romains découverts à Alise-Sainte-Reine, trois seulement pourraient avoir une origine plus ancienne, mais d’après les rapports archéologiques, cette origine ne remonterait qu’à la fin de l’époque gauloise.

4° La topographie du Mont-Auxois ne coïncide pas du tout avec les informations données par Jules César. Sans entrer dans une argumentation exhaustive et fastidieuse, nous donnerons simplement quelques exemples. Premièrement, d’après Jules César, Alésia se situe au sommet d’une montagne ou d’une colline devant laquelle s’étend une petite plaine longue d’environ 3.000 pas (4,5 km) entourée de collines qui sont proches les unes des autres. La seule plaine que l’on trouve au pied du Mont-Auxois est la plaine des Laumes, qui s’étend sur plusieurs dizaines de km (au lieu des 4,5 km évoqués par César), et n’est pas du tout entourée de collines. Deuxième exemple: si l’on en croit les écrits de Jules César, le plateau d’Alésia devait être suffisamment étendu pour accueillir les 80.000 fantassins et les 15.000 cavaliers réunis par Vercingétorix, en plus de la population de l’oppidum. Or, le Mont-Auxois est une petite colline dont la surface de 90 hectares ne peut pas accueillir autant d’hommes et de chevaux. Troisième exemple: César dit que deux rivières (« duo flumina ») coulent au pied de l’oppidum. Or, au pied du Mont-Auxois, on compte trois rivières: l’Oze, l’Ozerain et la Brenne. Dernier exemple: César écrit que l’oppidum d’Alésia « ne pouvait être pris que par un siège ». Cela signifie que l’oppidum était difficile à prendre et qu’il devait former une sorte de verrou naturel. Or, le Mont-Auxois est une colline isolée, peu élevée (150 mètres de dénivelé), dont les flancs sont peu escarpés: il ne constituait donc pas un site stratégique pour Vercingétorix. Comme l’écrivait Paul Claudel dans l’une de ses lettres après avoir visité Alise-Sainte-Reine, « il faut que l’armée gauloise, pour s’y laisser enfermer, ait eu à sa tête un homme d’une stupidité phénoménale ».

Ainsi, pour Franck Ferrand et Danielle Porte, Alise-Sainte-Reine ne peut pas être le site d’Alésia: l’archéologie a certes prouvé qu’un siège avait été mené par les Romains au Mont-Auxois, mais ce siège n’a rien à voir avec celui d’Alésia!

L’archéologie contre les textes ?

Le débat sur la localisation d’Alésia pose en fait un vrai problème de méthode: comment articuler les données archéologiques et les sources littéraires? La pioche des archéologues est-elle plus fiable que la plume des auteurs anciens? Le Mont-Auxois, fouillé à deux reprises, a livré aux archéologues des indices abondants qui rendent son authenticité difficilement contestable. Pourtant, la localisation et les caractéristiques topographiques du Mont-Auxois ne semblent pas correspondre à celles du site évoqué dans les textes anciens. La vraie question est donc: faut-il prendre les textes anciens au pied de la lettre? En simplifiant un peu les choses, on peut dire que, grosso modo, trois réponses différentes ont été apportées à ce problème.

– Les détracteurs d’Alise-Sainte-Reine considèrent que les textes anciens, en particulier celui de Jules César, sont suffisamment précis et fiables pour invalider les conclusions des archéologues alisiens. C’est notamment le point de vue de Danielle Porte, latiniste de formation et agrégée de lettres classiques.

– De leur côté, les partisans d’Alise-Sainte-Reine s’efforcent de relativiser les textes anciens, et pointent du doigt les « imprécisions » de César. Il est vrai que le but de Jules César n’était pas de faire une description exacte du site d’Alésia, mais de proposer à ses lecteurs un récit aussi spectaculaire et aussi réaliste que possible, quitte à inventer certains détails. Comme le dit l’historien Yann Le Bohec, César savait que ses lecteurs (des notables romains) n’iraient pas vérifier in situ les descriptions. Le récit de César peut donc comporter des approximations, des exagérations et des erreurs.

– Certains partisans d’Alise-Sainte-Sainte ont une approche différente, et cherchent à « réconcilier » les textes avec l’archéologie: c’est le cas d’Emile Mouray, un militaire à la retraite qui a écrit plusieurs articles dans lesquels il attribue à des « erreurs de traduction » les incohérences constatées entre le site archéologique et le texte de César. Emile Mouray a donc retraduit certains passages du Livre VII de la Guerre des Gaules, en s’efforçant de faire coïncider à tout prix le texte de César avec le site d’Alise-Sainte-Reine.

Les détracteurs d’Alise-Sainte-Reine ont tendance à « sacraliser » les textes anciens. Si l’on essaie de respecter les textes sans pour autant les sacraliser, on admettra que les divergences entre les données littéraires et le site alisien ne sont pas aberrantes. Certes, la quasi-absence de monuments religieux celtiques au Mont-Auxois est assez dérangeante: on pourrait s’attendre à ce que la grande métropole religieuse évoquée par Diodore ait laissé quelques témoignages de son rayonnement. Cependant, on ne peut pas exclure que les monuments celtiques d’Alésia aient été pillés ou détruits. Que penser de la fausse ressemblance entre les noms Alésia et Alisiia? A vrai dire, la toponymie ne constitue pas un argument très solide pour affirmer ou infirmer l’authenticité d’Alise-Sainte-Reine, étant donné que la langue gauloise est très mal connue, et que les auteurs romains se contentaient de retranscrire des noms gaulois qu’ils avaient simplement entendus, ce qui peut expliquer certaines approximations. Et qu’en est-il de la topographie? Y a-t-il des incohérences flagrantes entre le site alisien et les descriptions faites par Jules César? Evidemment, il serait grotesque de situer Alésia au pied d’une butte alors que César la place au sommet d’une colline. Mais dans le cas d’Alise-Sainte-Reine, les contradictions ne sont pas si flagrantes. En supposant que César ait exagéré, oublié ou inventé certains détails, on peut considérer que le Mont-Auxois correspond globalement au site évoqué dans le texte césarien, à quelques incohérences près. Si l’on fait abstraction de toutes les données purement quantitatives (nombre de combattants, nombre de cours d’eau, longueur de la plaine, longueur des fortifications, etc.), on admettra que le Mont-Auxois réunit la plupart des éléments du paysage décrit par César: une colline, une plaine, des cours d’eau, d’autres collines environnantes, et une « montagne nord » (le Mont Réa, situé en fait au nord-ouest de l’oppidum). Voulant impressionner l’aristocratie romaine, César avait tout intérêt à exagérer certaines informations pour donner à son récit un caractère plus épique.

Finalement, le seul véritable problème réside dans l’expression « in Sequanos » (« chez les Séquanes ») employée par Jules César, car elle nous oriente vers la Franche-Comté plutôt que vers la Bourgogne. Cette expression, à elle seule, a entretenu pendant 150 ans l’hypothèse d’une Alésia franc-comtoise, et nourri d’interminables querelles entre « Bourguignons » et « Franc-comtois ». Alors quoi? César se serait-il trompé? Difficile à croire, de la part d’un général qui connaissait parfaitement la Gaule. Plusieurs hypothèses ont été envisagées pour expliquer l’expression litigieuse. Le territoire des Séquanes était peut-être plus étendu qu’on ne le pensait. Ou alors il y avait peut-être des « enclaves séquanes » en territoire éduen (hypothèse émise par l’historien Jérôme Carcopino). Ou alors le terme « Sequanos » a été mal compris, et désigne, dans le livre VII de la Guerre des Gaules, un peuple différent des Séquanes de Franche-Comté: en effet, Alise-Sainte-Reine se situe près des sources de la Seine; le terme Sequana désignait la Seine ainsi que la déesse du fleuve, honorée par les populations locales. Le terme « Séquanes » aurait donc pu s’appliquer à ceux qui rendent un culte à Sequana… Malheureusement, nous ne saurons jamais. Les Gaulois ne nous ont pas laissé de cartes permettant de délimiter avec précision le territoire de chaque peuple et de localiser chaque oppidum. C’est bien dommage…

Lhypothèse jurassienne : Syam-Chaux-des-Crotenay

Depuis les années 1960, Alise-Sainte-Reine a une concurrente sérieuse: cette « Alésia » non-officielle se trouve dans le Jura, sur les communes de Syam et de Chaux-des-Crotenay. C’est le grand archéologue André Berthier qui est à l’origine de cette théorie: dans les années 60, Berthier mena des recherches qui le conduisirent à situer Alésia dans le Jura, en se fondant sur la méthode du « portrait-robot ». Quelle est cette méthode? Berthier réalisa d’abord un schéma du site d’Alésia à partir des différentes indications topographiques fournies par Jules César, puis il examina des cartes d’Etat-major couvrant tout l’Est de la France, en recherchant le site qui se rapprocherait le plus du « portrait-robot ». Après avoir écarté le site d’Alise-Sainte-Reine, Berthier découvrit qu’un seul site correspondait parfaitement aux descriptions de Jules César: celui de Syam-Chaux-des-Crotenay dans le Jura. Malheureusement, le site jurassien reste mal connu. Berthier y effectua quelques sondages avec des moyens limités et découvrit les restes d’un ancien mur gaulois, mais aucune revue scientifique ne publia le résultat de ces recherches, et l’archéologue se vit refuser toutes les autorisations qu’il demanda pour faire des fouilles dans le Jura.

Reprenons les principaux arguments en faveur du site jurassien :

1° Chaux-des-Crotenay se trouve bien dans le pays des Séquanes (c’est-à-dire en Franche-Comté), contrairement à Alise-Sainte-Reine, située 140 km plus loin, en Bourgogne, dans le pays des Eduens.

2° Le site de Chaux-des-Crotenay correspond jusque dans les moindres détails au site que décrit Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules. Le village est situé sur une colline aux flancs escarpés, devant laquelle on peut voir une petite plaine enclavée qui s’étend, tout en longueur, sur 4,5 km (on retrouve donc la plaine de « 3.000 pas » évoquée par César).  Au pied de la colline coulent deux rivières, la Lemme et la Saine. De plus, le plateau de Chaux-des-Crotenay a une superficie de près de 1.000 hectares: il pouvait donc largement accueillir les 95.000 combattants et les 15.000 chevaux réunis par Vercingétorix, contrairement à l’étroite colline d’Alise-Sainte-Reine.

3° Le site de Chaux-des-Crotenay regorge de vestiges gaulois. André Berthier a découvert l’existence d’un immense mur de pierres qu’il a identifié aux remparts d’Alésia. Mais il a également découvert des vestiges de monuments sacrés: menhirs, dolmens, tumuli, fosses muraillées, autels en pierre se comptent par dizaines sur la colline de Chaux-des-Crotenay et dans ses environs. D’après Danielle Porte, qui travaille depuis plusieurs années sur le site jurassien, il n’y a aucun doute possible: ces ruines sont les vestiges de monuments cultuels et funéraires celtiques, et attestent la présence d’importants sanctuaires avant la conquête romaine. Dès lors, comment ne pas repenser à Diodore de Sicile, qui décrivait Alésia comme la grande métropole religieuse du monde celtique ?

4° On peut voir des traces de fortifications romaines à proximité de Chaux-des-Crotenay, notamment des fossés, des tours et des camps romains. Une découverte récente a même permis d’identifier des installations militaires romaines coïncidant parfaitement avec les descriptions de Jules César. En effet, l’architecte François Chambon a analysé en 2012 des photos aériennes réalisées dans le Jura par une caméra laser (cette technologie est appelée « LIDAR »). Selon François Chambon, les photos ont révélé, dans le sous-sol, des tracés cohérents de fortifications flanquées de 6 tours espacées de 24 mètres chacune : or, Jules César évoque la construction de « tours placées à 80 pieds d’intervalle » (Guerre des Gaules, VII, 72). Le pied romain valait environ 295 mm, ce qui nous donne un intervalle compris entre 23 et 24 mètres, comme sur les fortifications photographiées dans le Jura. Les fortifications romaines retrouvées à Alise-Sainte-Reine ne répondent pas à ce signalement.

Bien que les spécialistes se soient majoritairement ralliés à la « thèse bourguignonne », la « thèse jurassienne » a de nombreux partisans, y compris dans le monde scientifique et universitaire. Citons, entre autres, l’historien Franck Ferrand, l’architecte François Chambon, l’historienne et latiniste Danielle Porte ou encore Frédéric Lusa, producteur d’un documentaire diffusé sur Canal +. Ils demandent tous que le site jurassien soit fouillé. Or, les fouilles sont interdites à Chaux-des-Crotenay, et Franck Ferrand pense même que l’Etat veut empêcher toute recherche dans le Jura, en raison des enjeux politiques, touristiques et financiers que représente l’ouverture du MuséoParc en Bourgogne.

Depuis le décès d’André Berthier en 2000, aucune équipe d’archéologues professionnels n’a demandé l’autorisation de mener des fouilles à Chaux-des-Crotenay. Aujourd’hui, le site est encore étudié par une poignée de bénévoles passionnés, qui disposent de moyens dérisoires et ne peuvent ni extraire les vestiges ni assurer la protection du site. Aussi aberrant que cela puisse paraître, les nombreux vestiges de Chaux-des-Crotenay sont à l’abandon, et ne semblent intéresser aucun archéologue professionnel. Cette situation est absurde à tous points de vue. Il faut que des fouilles soient menées à Chaux-des-Crotenay, comme le réclame Franck Ferrand. Les vestiges de ce site doivent impérativement être protégés, inventoriés et datés. Que risquons-nous ? Si les trouvailles ne sont pas concluantes, alors l’authenticité du site bourguignon n’en sera que plus manifeste. Certes, une campagne de fouilles coûte horriblement cher, mais si l’on a trouvé 52 millions d’euros à investir dans un MuséoParc en Bourgogne, ne peut-on pas financer des recherches sur d’autres sites présentant un intérêt archéologique incontestable ?

L’attitude arrogante des promoteurs du MuséoParc

Le Centre d’Interprétation du MuséoParc propose aux visiteurs un aperçu des débats historiographiques relatifs à la localisation d’Alésia, mais cet aperçu est très orienté. Tout est fait pour convaincre les visiteurs qu’ils se trouvent bien sur l’authentique site de la célèbre bataille, et le débat est présenté comme définitivement tranché. Les promoteurs du MuséoParc balayent d’un revers de main, avec une certaine mauvaise foi, les arguments de ceux qui contestent l’authenticité du site bourguignon. Dans un communiqué publié par le MuséoParc et rédigé par Claude Grapin, Conservateur du Patrimoine de la Côte d’Or, on peut lire les lignes suivantes :

« Les détracteurs du site d’Alise-Sainte-Reine nient en bloc, sans l’examiner objectivement, le volumineux dossier archéologique du Mont-Auxois, l’accusant d’avoir été créé de toutes pièces. Ils utilisent pour seul argument le texte quasi sacralisé des Commentaires de César et quelques autres sources antiques (…). Aujourd’hui encore, s’appuyant sur l’argumentation textuelle, topographique et stratégique d’un discours non renouvelé depuis le Second Empire, d’autres prétendantes s’affrontent. Leurs promoteurs suscitent régulièrement l’intérêt de certains médias et contribuent à donner à un public non averti l’impression que la localisation du site d’Alésia demeure en suspens. (…) Force est de reconnaître que pour les éphémères ou plus durables « Alesia », un dossier aussi spectaculaire que celui réuni sur le site d’Alise-Sainte-Reine n’a jamais pu être produit ou, du moins, pour certains, il ne se rattache pas à la période concernée par le siège d’Alésia. »

Dans ce communiqué (disponible sur le site Internet du MuséoParc), l’authenticité d’Alise-Sainte-Reine est présentée comme une vérité parfaitement établie. Les partisans des autres sites sont décrits comme des amateurs et des fabulateurs qui cherchent à manipuler le public. La dernière phrase est assez surprenante: l’abondance du matériel archéologique retrouvé à Alise-Sainte-Reine est considérée comme un argument décisif en faveur du site bourguignon, parce qu’aucun autre site n’a fourni à ce jour un matériel aussi riche. Mais pour trouver quelque chose, encore faut-il pouvoir chercher… Aucun autre site n’a fait l’objet de fouilles aussi importantes qu’à Alise-Sainte-Reine, et les pouvoirs publics interdisent de fouiller le site de Chaux-des-Crotenay: comment pourrait-on fournir des preuves archéologiques si les fouilles sont impossibles? Dans le communiqué de Claude Grapin, le site de Chaux-des-Crotenay n’est cité qu’une seule fois (et mal orthographié): il est mis sur le même plan que toutes les « Alesia » fantaisistes qui ont été envisagées depuis 150 ans, sans aucune mention des découvertes qu’on a faites ces dernières années dans le Jura.

En guise de conclusion

Bien que l’authenticité d’Alise-Sainte-Reine soit aujourd’hui admise par la majorité de la communauté scientifique, des doutes subsisteront tant que le site jurassien de Chaux-des-Crotenay n’aura pas été fouillé dans les règles de l’art. Pour autant, le MuséoParc d’Alise-Sainte-Reine n’est pas une imposture : c’est un projet remarquable à bien des égards, d’un grand intérêt scientifique et pédagogique. Un épisode aussi important que la bataille d’Alésia devait avoir son musée, et l’on peut trouver légitime que ce musée soit installé à Alise-Sainte-Reine. L’imposture ne réside pas dans le MuséoParc lui-même, mais plutôt dans l’attitude de ses promoteurs, qui affirment que le débat est clos et rejettent avec mépris l’hypothèse (pourtant crédible) d’une Alésia jurassienne.

46 réactions sur “Mais où se trouve donc Alésia?

  1. Merci pour cette mise au point wu débat.
    Passionnant même si parfois frustrant.
    Les choses devraient néanmoins bouger d’ici quelques années. ..

    • quand on lit les textes de césar en latin il est évident que la bataille d’alésia n’est pas a alise sainte reine.Beaucoup trop petit pour lenombre de combattants en présence et pas assez escarpé pour faire un siége!

    • En effet, mais toute le question est de savoir s’il faut prendre les descriptions et le récit de César au pied de la lettre.

  2. Pour tout savoir sur les travaux d’André Berthier et de ses équipes depuis 1963 … qui ont révélé des centaines de vestiges sur le site de Chaux-des-Crotenay (bien avant le Lidar!…), vous pouvez consulter le Portail des Archives d’André Berthier qui met en ligne plus de 3.000 documents originaux (correspondances, études, articles…) : http://berthier.archeojurasites.org .
    Voir l’article consacré récemment par la revue professionnelle Archimag sur ce Portail : http://bit.ly/11EN8Uc.
    Pour les vestiges anthropiques, l’association créée par Berthier en 1980 (ArchéoJuraSites – alors sous le nom A.L.E.S.I.A. – , et seule instance reconnue par la famille Berthier pour préserver la mémoire et les travaux de l’archiviste-archéologue) s’efforce de convaincre les élus locaux à les préserver. Une base de données des vestiges avec leurs données cartographiques GPS est en développement. Voir compte rendu donné par la presse sur la rencontre récente du 27 avril 2013 : http://bit.ly/14V4Lft .
    Voir enfin la page Facebook : la Découverte d’André Berthier : http://on.fb.me/115WXUX
    Et à toutes fins utiles, regarder ce que dit Stéphane Bern sur la question : http://bit.ly/11gMl4q
    Bravo pour votre article sur un sujet hautement polémique.

    • Merci pour ces liens et ces précisions. A noter également que l’ouvrage de Danielle Porte « L’Imposture Alésia » est disponible sur Google Books.

    • Chaux les Crotenay n’ a jamais porté le nom d’ Alésia , de plus César a écrit ( parlant de la forteresse ) ex arce alesiae ce qui fait qu’il y avait au moins deux hauteurs à Alesia , une pour l’ oppidum et un pour la citadelle si les deux se trouvaient sur la même hauteur c’ est bien ex arce alesia qu’il aurait écrit et non ex arce alesiae !!!

  3. L’association ArchéoJuraSites diffuse à la vente 4 ouvrages essentiels, incontournables, pour bien connaître la thèse d’André Berthier et le site de Chaux-des-Crotenay  : 
    * ALÉSIA (A. Berthier – A. Wartelle) , l’incontournable référence (1990) ; 
    * André Berthier – un homme, une œuvre (C. Berthier – D. Coulon), monographie sur A. Berthier (2012) ; 
    * ALESIA – Chaux-des-Crotenay – Pourquoi ? (J. Berger), pour connaître le terrain et les épiodes de la bataille (2004) ;
    * ALÉSIA… LA VÉRITÉ CACHÉE DANS LES TEXTES (P. Aymard), pour revisiter le texte de César (2009)
    Bon de commande (http://bit.ly/176KXdo) à adresser à  : ArchéoJuraSites – 24 Grande Rue – 39150 Chaux-des-Crotenay  ou par mail à : info@archeojurasites.org
    Voir aussi l’ensemble des bulletins annuels de l’association ArchéoJuraSites (anciennement dénommée A.L.E.S.I.A.) aux adresses http://archeojurasites.org/page34.html et http://archeojurasites.org/page37.html

  4. A la lecture de cet article et des liens qu’il comporte, je ne peux que vous invitez à lire l’étude de Yves de Bermond diponible ici : http://www.alesia-et-dependances.fr/ et qui apporte des éléments soumis au Collège de France, notamment à M. Goudineau, mais également à Mme Porte , ou M Reddé , et que , jusqu’à présent, personne n’a pu mettre en défaut… c’est donc bien que cette hypothèse tient la route.
    Bonne lecture.

  5. Petite précision: comme certains ont pu le remarquer, les articles de Wikipédia consacrés à Alésia et au débat historiographique sur la localisation de cet oppidum ont un parti pris ouvertement « pro-bourguignon »: les auteurs défendent le MuséoParc et les conclusions des fouilles d’Alise-Sainte-Reine, et cherchent à discréditer les partisans de l’hypothèse jurassienne. Prudence, donc…

  6. Concernant Wikiédia, il peut-être interressant de lire l’onglet « discussion » de l’article « historiographie du débat sur la localisation d’Alésia » … ou l’on constate que les Alisiens, pour certains d’honorables chercheurs universitaires, sont très vite muets dès qu’on étaye un peu les arguments anti-Alise…parfois avec leurs propres publications!
    Sinon, l’excellent « Vercingétorix, celui qui fit trembler César », de Danielle Porte aux éditions Ellipses vient de sortir.

  7. J’aimerais faire une remarque méthodologique sur l’inscription contenant apparemment le nom antique d’Alesia. Sur la photo que vous publiez, le marbre est abîmé entre IN et ALISIIA. Il peut donc parfaitement y avoir eu d’autres lettres au début du deuxième mot, et il n’est donc pas absolument établi qu’Alise-Sainte-Reine s’appelait ALISIIA. Par ailleurs, la ressemblance entre un toponyme antique et un nom moderne, on le sait maintenant, n’est pas un argument décisif. Prenons l’exemple de Grenade, en Espagne. On sait qu’elle s’appelait ILLIBERRIS. On l’a donc placée à Elvira, non loin de là. Il a fallu des fouilles à Grenade pour montrer que la ville se trouvait sous le quartier arabe d’Albaicin, en plein Grenade. Dernière remarque: On traduit généralement Alesia par « rocher », « falaise ». D’autres Alesia ont donc pu exister en Gaule.
    Je ne prends pas position dans la controverse actuelle, dont je ne connais pas tous les éléments. Meilleures salutations.

    • Merci, cher monsieur, pour votre commentaire. L’inscription d’Alise pose effectivement de nombreux problèmes, et ne peut en aucun cas être considérée comme une « preuve » archéologique de l’authenticité du site. Comme je l’évoque dans l’article, « Alesia » était probablement un toponyme celtique générique (ales = falaise ou hauteur rocheuse). En outre, les Romains avaient pour habitude de rebaptiser les places fortes qu’ils avaient vaincues, pour effacer la mémoire de l’ancien nom celtique: le nom latin des anciens sites gaulois n’a souvent aucun rapport avec le toponyme celtique d’origine.
      Vous soulignez, à juste titre, que l’inscription d’Alise est incomplète, et qu’il manque probablement plusieurs lettres entre les mots « in » et « Alisiia ». Mais vous en déduisez, à tort, que l’identification d’Alise avec « Alisiia » est incertaine: en réalité, la localisation d’Alisiia sur le Mont Auxois est attestée par d’autres sources, et l’identification Alise-Sainte-Reine/Alisiia est établie. Le vrai problème est le suivant: est-ce que ALISIIA et ALESIA désignent un seul et même lieu?
      Très cordialement.
      Le Centriloque.

  8. Arrêtez votre cinéma , lors des fouilles de 1862/1863 dont il n’existe aucun cahier , il n’a été trouvé que du Gaulois ou de l’avant Gaulois , quelle ne fut pas la surprise des archéologues de découvrir sur le site d’Alise une ville Gallo-Romaine !! Preuve que les fouilles de V Pernet ont été truquées !! De plus le site d’Alise ne correspond en rien à la description de César !! Expliquez comment sur le mont Auxois on peut faire tenir sur ses 97 hectares 170000 âmes , plus les murailles + la ville + le bétail + les chariots + les chevaux + les chantiers d’arme etc etc !! Et ou puis je trouvé à Alise une plaine de 3000 pas ( 4500 m ) entourée d’une suite ininterrompue de colline ?? Et pourquoi y a t il 4 rivières à Alise alors que César n’en a vu que 2 ??J’écrirais 20 pages sur les contre sens et les contre bon sens relatif à Alise !!

    • Cher monsieur, tous les arguments que vous avancez ont été évoqués dans mon article (l’avez-vous lu en entier ?). L’article ne cherche pas à trancher le débat sur la localisation d’Alésia (je n’ai pas cette prétention), mais plutôt à faire un état de la question. Vous ne pouvez pas nier qu’aujourd’hui la majorité des archéologues et des historiens ont admis la localisation « officielle » d’Alésia. D’ailleurs, la « querelle d’Alésia » est une querelle franco-française, qui fait bien rire les archéologues étrangers.

      Vous affirmez que le site d’Alise-Sainte-Reine « ne correspond en rien à la description de César ». Mais si l’on fait abstraction de toutes les données numériques fournies par le texte césarien (nombre de guerriers gaulois présents, nombre de chevaux, longueur de la plaine, nombre de collines, nombre de rivières, etc.), on constate que la description faite par César concorde globalement avec la topographie du site d’Alise-Sainte-Reine (une colline, une plaine, des rivières, une deuxième colline au nord). César avait tout intérêt à dramatiser la bataille et à grossir les chiffres: lorsqu’il a rédigé ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules », le but de César n’était pas de dresser un récit objectif des faits, mais au contraire de bâtir sa propre légende pour impressionner l’aristocratie romaine. Le récit de César est rempli de clichés et d’approximations sur les Gaulois: il ne faut pas ignorer le texte césarien, mais il ne faut pas non plus le « sacraliser ». Aucun récit de l’Antiquité ne doit être pris au pied de la lettre.

      Vous affirmez que les fouilles menées à Alise-Sainte-Reine sous le Second Empire sont « truquées », et qu’il n’en existe « aucun cahier ». Ces fouilles ont été confiées à des savants très compétents, tels que Victor Pernet (spécialiste de la Gaule), le baron Eugène Stoffel (archéologue) ou encore Félicien de Saulcy (archéologue et numismate). Et il en existe des traces écrites: les plans et les notes de fouilles ont d’ailleurs été ré-examinés dans les années 1990 par des archéologues français et allemands.

      Le problème, c’est qu’au milieu du XIXe siècle, les méthodes étaient encore archaïques et les objets sortis de terre n’étaient pas inventoriés avec la même rigueur et la même précision qu’aujourd’hui. A Alise-Sainte-Reine, les contextes de découverte sont incertains car les différentes archives disponibles fournissent parfois des informations contradictoires. De plus, il faut rappeler qu’au milieu du XIXème siècle, le monde gaulois était encore très mal connu: les savants du Second Empire ont donc pu faire des erreurs de datation et d’interprétation. Ces irrégularités ont alimenté de vives critiques, qui ont perduré bien après le règne de Napoléon III. Néanmoins, nous savons aujourd’hui que les résultats des fouilles du Second Empire sont globalement fiables. Dans les années 1950, le grand numismate Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, spécialiste des monnaies gauloises, a réussi à authentifier et à dater les monnaies gauloises d’Alise-Sainte-Reine en les comparant à d’autres monnaies découvertes dans l’Isère en 1919. De plus, l’examen des plans et des notes de fouilles a prouvé le sérieux et la bonne foi des archéologues de Napoléon III: les scientifiques allemands et français qui ont étudié le Mont-Auxois dans les années 1990 ont d’ailleurs souligné le remarquable travail de leurs prédécesseurs. Pourquoi les fouilles de Napoléon III ont-elles été si critiquées? Les raisons de cette fronde sont sans doute politiques: les adversaires de Napoléon III (ils étaient nombreux!) ont perçu les fouilles d’Alise-Sainte-Reine comme une gigantesque opération de propagande, et ont probablement cherché à les discréditer pour nuire à l’empereur.

      N’oublions pas que le matériel archéologique du Mont-Auxois est d’une richesse exceptionnelle: il comprend des vestiges de campements et de remparts romains, des centaines de pièces d’armement romaines et gauloises, et des centaines de monnaies gauloises. Parmi ces monnaies, deux pièces portent le nom de Vercingétorix: bien qu’elles soient en bronze, ces deux monnaies arvernes ont été frappées avec le même coin que les fameux « statères d’or » de Vercingétorix retrouvés dans le Puy-de-Dôme sous le Second Empire, et pourraient donc être des monnaies de substitution, frappées par Vercingétorix pendant le siège d’Alésia dans un contexte de pénurie d’or. Toutes ces trouvailles suffisent-elles à prouver qu’Alise est bien le site de l’antique Alésia? Hélas, non. Il n’existe aucune preuve irréfutable de l’authenticité d’Alise-Sainte-Reine. En réalité, c’est l’accumulation d’indices archéologiques qui a permis d’authentifier le site. D’après l’archéologue Michel Reddé (qui a dirigé les fouilles de 1991-97), les données archéologiques du Mont-Auxois concordent avec les informations du texte de César, et cette concordance est trop flagrante pour être le simple fruit du hasard.

    • Une colline ?? Une plaine , des rivières ???? Planities tres millias passum INTERMISSA collibus !!! Ou voyez vous une plaine de trois milles pas ( 4500 mètre ) entourée d’une suite inintèrrompue de colline à Alise ?? Ou voyez vous deux cours d’eau il y en a quatre à Alise , ou voyez vous la colline du nord , le mont Réa est franchement à l’ Ouest , comment creuser deux fossés dont un en contrebas de l’autre ( comprestibus lotis AC DEMISSIS ) dans une plaine plate comme un billard ??? Et par ou se serait échappé la cavalerie Gauloise suivant le plan des Alisiens eux mêmes ??? J’allais oublier , César lui même démolit la thèse Alisienne car après la bataille César part chez les Eduens , s’il part après , c’est que pendant il n’ y était pas CQFD !!!!!

    • Victor pernet un savant ?? Vious vous moquez ??? Victor Pernet un jeune homme de 20/21 ans de culture plus que médiocre a justement été choisi pour son manque de culture !! A Alaise aussi il y a des remparts , des fossés etc etc cela prouve quoi ??? D’ ailleurs Napoléon voyant le site d’Alise n’ a pas pu s’empêcher de dire  » je suis étonné que César n’ ai pas pris cette taupinière ( sic ) d’assaut !!!!

  9. Merci pour cet avis, construit, tolérant, modéré et pointu à la fois…. Vous avez probablement visité les deux sites, connaissez vraisemblablement comment se réunissent les partisans du site jurassien… Cet article est exactement celui que je montrerais à quelqu’un que j’essaierai de sensibiliser à cette question,… dans un contexte occupé par une théorie qui, de manière répétitive, est affirmée comme officielle, internationale, car le fruit d’un travail sérieux et sans nul doute possible le plus abouti… Certes non accessible aux non-professionnels mais nous pouvons avoir confiance, ceux sont des scientifiques reconnus… On peut devenir caricatural à l’envie… et c’est assez dramatique car la provocation qui peut être ressentie par certains à travers cela peut mener à une autre caricature, difficilement maîtrisable et peu convaincante …

    Il serait intéressant que certains esprits vous convient à rencontrer les quelques personnes motivées par le site jurassien (, si ce n’est déjà fait). Une approche affinée de ces questions apporterait certainement des ouvertures, des cheminements possibles afin de réussir à approfondir un sujet qui reste bloqué, voire fermé et interdit au public…

    Qu’en pensez-vous ?

    • Merci pour votre commentaire. Je suis allé à Alise-Sainte-Reine, mais je n’ai pas encore visité La Chaux des Crotenay, hélas. Je ne connais le fameux site de Berthier qu’à travers des écrits, des photographies et des reportages. J’aimerais beaucoup m’y rendre, voir de mes yeux.

      Il est vrai que l’authenticité d’Alise-Ste-Reine est souvent affirmée de façon un peu « péremptoire ». Pour autant, je ne pense pas qu’il existe au sein de la communauté scientifique un « lobby » ou, comme certains le pensent, un « complot » visant à empêcher la vérité d’éclater, et à discréditer toutes les théories qui divergent de la « théorie officielle ». Si la majorité des historiens et des archéologues ont admis l’authenticité d’Alise, c’est peut-être tout simplement parce que, d’un point de vue scientifique, cette thèse demeure la plus convaincante à ce jour, malgré les problèmes épineux qu’elle soulève.

  10. Bonjour
    Suite au documentaire « le dernier gaulois » diffusé sur France 2, je me suis souvenu qu’il y avait une controverse sur la localisation du site d’Alesia. J’ai donc cherché sur internet et je suis tombé sur votre blog. Je suis scientifique et passionné d’histoire ce qui explique mes commentaires suivants (je veux dire par là, que mes interprétations des évènements se font au travers d’un prisme qui s’est construit sur une expérience personnelle et, comme tout un chacun, sur des convictions) :
    – il y a quand même beaucoup de chercheurs en faveur du site d’Alise Ste Reine et dans mon expérience, les problème de collusion scientifique impliquent relativement peu de chercheurs mais des chercheurs qui ont pignons sur rue et qui imposent donc leur « vision ». Dans le cas présent j’ai l’impression qu’il y a les 2 et donc, par « déformation professionnelle », je doute qu’il y ait un complot. De plus, mettre en regard des chercheurs et universitaires chevronnés avec Franck Ferrand, qui n’est pas historien (il a comme formation dans ce domaine un stage de DEA sous l’encadrement d’un expert du XVII-XVIIIème siècle) mais journaliste ne me parait pas un argument fort.
    – Comme vous le dites très bien, de ne baser son raisonnement que sur les écrits de Jules César est dangereux à bien des égards. Napoléon Bonaparte a fait un contre-rendu de la bataille de Marengo qui ne retranscrit pas ce qui s’est déroulé effectivement mais préfigure Austerlitz. Tout simplement parce que ce type de rapport ou compte-rendu a aussi une vocation de propagande. Je serais surpris qu’il en était différemment pour Jules César. Ceci est vrai sur la précision de la description topographique des lieux mais aussi sur le nombre de combattants de chaque côté (cf la taille du plateau à Alise Ste Reine).
    – Pourtant, j’ai toujours un doute. 2 raisons principales à cela: 1/ le fait que des fouilles ne puissent pas être menées à Chaux. Si Cavaignac n’avait pas voulu montrer dans la transparence d’un procès ouvert au public que Dreyfus était un traitre, Dreyfus n’aurait pas été blanchi (en plusieurs étapes ultérieures mais blanchi aux yeux de l’opinion). Pourquoi donc ne pas autoriser un chantier de fouille pour faire le bilan de ce que l’on trouve ? Aux autorités compétentes de répondre. 2/ avec l’ouverture du muséoparc et la demande de changer de nom de la commune en Alésia, la municipalité d’Alise Ste Reine fait aussi de la propagande et empêche un débat serein et non partisan.
    J’avoue que pour l’instant, suite à mes quelques lectures rapides sur internet, je me dis que Alésia peut être effectivement à Alise Ste Reine mais n’a peut être pas été le grand siège présenté par JC, avec beaucoup moins de combattants et des combats moins rudes. Mais JC pour les besoins de sa propagande a modifié tous les chiffres pour renforcer son image. Ce type de comportement a toujours existé. A contrario, je peux aussi imaginer que le site d’Alise Ste Reine est celui d’une ancienne bataille peu ou prou contemporaine d’Alesia, mais que le site réel est ailleurs, et pourquoi pas à Chaux. Là encore le comportement propagandiste de certains responsables politiques ne va pas favoriser des débats sereins.

    Quoiqu’il en soit, j’ai beaucoup aimé le recul pris par l’article du blog.

    Amicalement,

    JYL

    • Bonjour,
      Je suis d’accord avec vous mais concernant vos remarques je dirais que :
      – Il n’y a pas eu de fouilles à Chaux mais il y a eu des prospections. En effet avant d’engloutir des sommes énormes dans des fouilles, on vérifie qu’il y a bien quelque chose à fouiller. Hors les prospections n’ont rien donné ou plutôt, Mme Porte (qui au passage n’est pas archéologe mais historienne) a décidé de ne pas publier de rapport de fouille. Sans indice archéologique, il est compliqué de dépenser l’argent public pour une fouille qui ne donnera aucun résultat ( ou dont les résultats ne seront pas publiés car il ne correspondent pas à ce que l’on voulait).
      – Quand on voit la prolifération médiatique des pro-Chaux, je comprends que la ville d’Alise soit tentés de faire de la propagande, d’autant qu’il faut bien défendre ce projet politique qu’est lemuséoparc et qui n’est pas du goût de tout le monde (y compris parmi ceux qui ne contestent pas qu’Alise soit Alésia).

  11. Cela vous intéresse t’il vraiment de savoir où se trouve Alesia?
    Les preuves de son réel emplacement existe… Le débat pourrait prendre fin, cependant personne ne s’intéresse réellement à le clore!

    Durant de nombreuses recherches, durant de longues années de travail, j’ai découvert non seulement des écrits oubliés et passé sous silence, établissant très clairement l’emplacement de cette dernière. J’ai découvert un site partageant les mêmes légendes concernant sa fondation. Une ville dont l’archéologie a prouvé la présence d’un ancien ancien oppidum gaulois… J’ai moi même retrouvé nombre de fragments de poteries gauloise, dont l’une d’entre elle porte l’écriture « Alésia », ainsi qu’un sifflet celte. Une ancienne cité qui possédait un Arc de Triomphe sur lequel était écrit en toute lettre « Herculi Gallico, Sua Alexia ». Un lieu qui possédait différent temple dédié à Hercule…. Et je passe bien d’autre détail.

    J’en ai averti le conseil général a à l’époque et depuis il ne cesse de me faire blocus, concernant l’ensemble de mes recherches. La seule réponse que l’on m’a donné est que bien que mon travail se tien parfaitement, il ne s’agit plus de nos jours d’une question d’archéologie mais de politique (enfin surtout d’argent). Et qu’il n’est dons pas a l’ordre du jour de descendre le museoparc, sachant que le deuxième muse au sommet du mont auxois ne devrait plus tarder à sortir de terre. Comme on me l’a gentiment fait comprendre, de nos jours se n’est plus l’archéologie qui écrit l’histoire, mais l’argent!

    Je suis dépité de tout cela, sachant que la vérité pourrait enfin être connu de tous et par la même occasion la polémique prendre fin.

    • « Le débat pourrait prendre fin, cependant personne ne s’intéresse réellement à le clore! ».

      Vous le premier n’est ce pas?

      Ce qui est étonnant, c’est que vous ne souhaitez pas partager vos « découvertes ». Ce serait pourtant un bon moyen de recevoir les quinze minutes de gloire après lesquelles vous courrez.. à moins que quinze minutes ne soient suffisantes pour contredire vos théories?

      Comprenez nous, pauvres hères, comment vous croire si vous n’avancez aucun argument.

  12. Je ne comprends pas cette polémique.. Pas besoin de subventions pour trouver les preuves que cherche chacun dans un texte court et imprécis.. Il suffit d’une heure de vol.. 90 euros.. Un survol de chaque lieu, en prospection aérienne, par temps de sécheresse, permet de découvrir les traces de fossé, de circonvelation et de camps, en quelques minutes. Quelques archéos ou pirates fouilleurs travaillent même d’après Google Map.. Pourquoi ceux qui veulent que le site du Jura, ou un autre, devienne Alesia, ne font pas un survol de leur site et montrent quelques preuves en photos. L’Historien… Franck Ferrand ne peut pas se payer une heure d’avion et un appareil-photo ?

  13. Bonjour je reprends quelques informations hasardeuses

    « Dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules, César indique l’itinéraire qui le conduisit à Alésia: le général romain avait quitté le territoire des Lingons (à l’ouest de la Saône) »

    Non César indique qu’il le traverse et pas qu’il le quitte.

    « il faisait route vers Genève »

    Ce n’est jamais évoqué dans la guerre des Gaules César dit se porter au secours de la Province il ne dit pas par où il compte s’y rendre ».

    « et passait « chez les Séquanes » (« in Sequanos », Guerre des Gaules, VII, 66). En latin, la préposition « in » suivie de l’accusatif indique un point d’arrivée ou un lieu dans lequel on entre (d’où la traduction « chez les Séquanes », plus adaptée que « vers les Séquanes »).  »

    Non le in séquanos termine une phrase qui indique un déplacement qu’il faudrait aussi citer pour éclairer la traduction.

    Enfin Alésia n’est ni chez les Lingons ni chez les Séquanes mais chez les Mandubiens.

    2° La graphie « Alisiia » (employée dans l’inscription gallo-romaine du Mont-Auxois) n’est attestée dans aucun texte de l’Antiquité: tous les auteurs antiques latins ou grecs (César, Diodore de Sicile, Tite-Live, Strabon, Plutarque, Dion Cassius, etc.) évoquent une citadelle nommée « Alesia », et non « Alisiia ».

    Ce qui est logique puisque Ailiisia est une transcription du Gaulois et que le nom mute ainsi vers Alise.

    « 3° Les fouilles menées à Alise-Sainte-Reine n’ont pas permis d’identifier la métropole gauloise évoquée dans les sources. »

    C’est faux l’oppidum est occupé depuis le début du 1er Avant avec un habitat qui a été en partie retrouvé ainsi que des murus gallicus. Il y a bien une occupation gauloise antérieure à la conquête.

    « D’après l’historien Diodore de Sicile (contemporain de César), Alésia était le plus important centre religieux de toute la Celtique (Diodore de Sicile, Bibliothèque, IV, 9).  »

    Le texte de Diodore n’a aucune valeur historique c’est un texte mythologique qui raconte la geste d’Heracles. L’essentiel du discours de Diodore sur les gaulois est contesté aujourd’hui. Commente expliquer que César n’évoque pas le fait qu’Alésia était une grande métropole. Et d’ailleurs où Diodore indique que cette métropole est religieuse.

    « 4° La topographie du Mont-Auxois ne coïncide pas du tout avec les informations données par Jules César. Sans entrer dans une argumentation exhaustive et fastidieuse, nous donnerons simplement quelques exemples.

    La topographie du Mont Auxois correspond en réalité parfaitement au Mont Auxois, ce qui n’est pas le cas du site de Chaux, en tout cas il est impossible à l’armée gauloise d’occuper l’ensemble du flanc oriental du site de Chaux.

    Premièrement, d’après Jules César, Alésia se situe au sommet d’une montagne ou d’une colline  »

    D’une colline (colis, e) en latin et pas une montagne Mons,tis

    « La seule plaine que l’on trouve au pied du Mont-Auxois est la plaine des Laumes, qui s’étend sur plusieurs dizaines de km (au lieu des 4,5 km évoqués par César) »

    Tout dépend de ce que vous mesurez, et à quoi ressemblait la plaine en 52 avant, quel en était le couvert forestier etc …

    « et n’est pas du tout entourée de collines.  »

    SI

    « Deuxième exemple: si l’on en croit les écrits de Jules César, le plateau d’Alésia devait être suffisamment étendu pour accueillir les 80.000 fantassins et les 15.000 cavaliers réunis par Vercingétorix, en plus de la population de l’oppidum.  »

    Faux César indique clairement que l’armée Gauloise campe devant les murs de l’oppidum, sur son flanc oriental qu’elle occupe entièrement. Ce qui semble impossible sur le site de Chaux les Crotenay. L’armée gauloise n’intégrera l’oppidum qu’après avoir subit de lourdes pertes ce qui entraînera l’expulsion des mandubiens, donc jamais l’ensemble évoqué n’occupera l’oppidum en même temps.

    « Or, le Mont-Auxois est une petite colline dont la surface de 90 hectares ne peut pas accueillir autant d’hommes et de chevaux.  »

    97 hectares en réalité, ce qui en fait un des plus grands de Gaule.

    « Troisième exemple: César dit que deux rivières (« duo flumina ») coulent au pied de l’oppidum. Or, au pied du Mont-Auxois, on compte trois rivières: l’Oze, l’Ozerain et la Brenne. »

    Non au pied du mont audois il n’y a que deux rivières la troisième que vous évoquez ne coule pas au pied de l’oppidum.

    « Dernier exemple: César écrit que l’oppidum d’Alésia « ne pouvait être pris que par un siège ». Cela signifie que l’oppidum était difficile à prendre et qu’il devait former une sorte de verrou naturel. Or, le Mont-Auxois est une colline isolée, peu élevée (150 mètres de dénivelé), dont les flancs sont peu escarpés: il ne constituait donc pas un site stratégique pour Vercingétorix.  »

    C’est faux on ne peut prendre d’assaut le Mont Auxois car on ne peut y approcher de machine de siège, ce qui est le cas des autres places attaquées par César (Gergovie). Il y a près de 150 m de dénivelé qui se termine par des falaises verticales. C’est effectivement imprenable par la force ce que pourtant affirme Diodore. quand à l’idée d’un verrou naturel c’est une pure invention.

    « Ainsi, pour Franck Ferrand et Danielle Porte, Alise-Sainte-Reine ne peut pas être le site d’Alésia: l’archéologie a certes prouvé qu’un siège avait été mené par les Romains au Mont-Auxois, mais ce siège n’a rien à voir avec celui d’Alésia! »

    Ben voyons le siège du Mont Axois date bien du milieu du premier avant, connaissez-vous d’autre siège de cette ampleur à la même époque. Il faudrait nous expliquer quel est ce siège mystérieux du Mt Auxois dont personne ne parle même pas César. Ni F. Ferrand, ni D. Porte n’ont une quelconque compétence dans les domaines concernés.

    Berthier est un archiviste et pas un archéologue, il n’a jamais trouvé le moindre mur gaulois à Chaux. Le site de Chaux a été régulièrement fouillé depuis les années 60 à certaines époques avec d’importants moyens (militaire), et notamment par B. Eidenne (chercheur CNRS) et les fouilleurs de l’école du Mont Joly. On n’y a jamais trouvé le moindre élément datable du premier avant. Les murs ont été expertisés par des archéologues suisses en 2008 ils sont sans exception datables de l’époque médiévale et moderne, aucun n’est militaire, de nombreux éléments sont tout simplement naturels (lapiaz) ou des structures d’épierrement typiques du Jura. Le seul oppidum gaulois ayant des murs de type cyclopéen est celui de Sainte Blaise : https://fr.wikipedia.org/wiki/Oppidum_de_Saint-Blaise#/media/File:Oppidum_st_blaise_1.JPG, c’est un peu autre chose que le site de Chaux. Quand a l’expertise conduite par des archéologues anglais à la demande de Libération elle n’a étrangement jamais été rendue publique par les partisans du site de Chaux. De même André Berthier a refusé que C. Méloche publie dans le bulletin de l’association A. L. E. S. I. A son analyse sur les fouilles conduites à Crans et qui montre clairement que les éléments trouvés sont médiévaux.

    Toutes les fouilles et sondages conduits sur le site de Chaux montrent un site rural tardif, fin du haut empire (II et IIIeme siècle après, médiéval (XIVeme) et moderne) lié à la présence de plusieurs seigneuries médiévales et à un Château de la même époque, qui lui est fouillé car il a effectivement un intérêt historique pour les médiévistes. Le matériel métallique est très tardif (XVIeme, XVIIe) lié à des outils oubliés lors de travaux forestier ou d’entretien de clôture.

    La Chaux n’est pas « un » site c’est une multitude de petits sites datant de différentes époques, ce qui n’a rien d’original par rapport aux autres site du plateau de Champagnole, en dehors du site du Mont Rivel. Ce dernier est le « grand » site Gaulois et Gallo-Romain du plateau de Champagnole il a été retrouvé et fouillé, il se trouve à 10km du site du site de Chaux ….

    Les défenseurs du site de Chaux sont effectivement des amateurs, d’où la polémique car ils sont incapables de publier dans des revues scientifiques donc ils peuvent se permettre de raconter tout et n’importe quoi puisque leur hypothèse ne sont soumis à aucun comité de lecture ni à aucune contestation scientifique.

    Bien cordialement

    Y. Favory

  14. j’habite Pierrefonds dans l’oise ou se situe à ma connaissance le seul site Gaulois appelé la ville des gaules non recouvert par un site romain ou un site moyenâgeux et depuis 1870 ce site n’est pas exploité ni fouillé alors qu’il est remarquable

  15. Bonjour moi je pance que alesia est pas en bougogne et bien dans le jura tou seux qui dise que ses a alesia se trompe tou sa para port a louis napoleon bonapart qui a decreter l aure de la venue que cetait ici et pas ailleur d ou peut t on croire des supercherie du genre cert il a bien trouver un oppidum mais pas celui de alesia au plus grand regret de tou ses chercheur historique et archeoligique s il vous plait laisser vos orgeuil de cote et allez fouiller le cite du jura de plus je me rapel que bebract a ete citer pour alisia aussi comme si au mont beuvret il pouvait avoir une alisia ils exite combien oppidum en france combien ya t il ete contrui oppidum alors arreter de faire vos tete de mulle et essayer je vous en prie le cite du jura faite des fouilles et vous verrez

    • Ses vrai quil es plus facile de denigrer des pt archeologue que plutot une possibiliter que napoleon et sont omolite se soive tromper

    • Je ne pance pas que jul ceasar se soi tromper il a mit dans le mille donc berthier avait resont pour la meme

    • Merci pour vos commentaires mais, par pitié, faîtes un effort sur l’orthographe: c’est abominable, et cela rend vos propos difficiles à comprendre…

  16. Article très intéressant dans son ensemble. J’ai hâte d’aller sur les deux sites afin de formuler ma propre opinion de cette « énigme ». Merci encore pour l’article G

  17. Je pense pouvoir expliquer pourquoi Alise Sainte Reine n’est pas la bonne Alésia. En fait César précise qu’il s’agit d’Alesia « mandubiorum ». Mandubiorum désigne le pagus auquel appartient Alésia. Or, il n’est pas si compliqué de savoir à quel pagus appartient Alise Sainte Reine (Alisiia) placée sur le mont Auxois (Aulxois, il y a quelques siècles). En fait ce pagus est cité par César par le nom du peuple qui l’habite et qui est dans la clientèle des Eduens. Il s’agit des Aulerques Brannovices (Aulercis Brannouicibus). C’est ce nom « Aulercis » (certainement du gaulois « Aulerkos » qui a donné par évolution articulatoire,simplificatrice (paresse articulatoire) le mot « Aulerks » donc Aulerx, puis Aulex, puis « Aulx » qui donne le vieux Français « Aulxois » puis « Auxois ». et enfin une prononciation « Aussois ».

    Il en va de même du nom d’Alise qui semble avoir la même origine Aulerkos qui donne « Aulerks + ia » donc Aulerxia puis « Alerxia », « Alexia », puis le « e » prend le timbre du « i » qui le suit d’où « Alixia ». puis « Alisia » et enfin « Alise ». Apropos de l’inscription où l’on trouve « Alisiia », il est probable que l’on ait un « J » suivi d’un « I », deux lettres qui s’écrivent « I » en latin. Le j + le I seraient prononcés « DJI » donc Alidjia, forme intermédiaire entre Alixia et Alisia.

  18. Lourde erreur comme d’habitude les Aulerques ne vivent pas sur le site de l’Auxois mais plus à l’ouest en Puisaye et surtout dans l’Auxerois d’autre part ce qui est amusant c’est que César les cite comme étant un peuple devant fournir des troupes pour briser le siège d’Alésia. Vos affirmations étymologiques sont fantaisistes puisque personne ne connait l’origine du nom Aulerque. Jamais Cesar ne dit qu’Alise est dans le pagus des Aulerques, le terme Pagus est une terminologie propre à la colonisation romaine donc dans cette région postérieure au siège d’Alesia, Cesar ne peut donc citer aucun Pagus comme vous l’affirmez … Les études récentes plaident pour une Localisation des Aulerques à Entrains-sur-Nohain donc assez loin de l’Auxois. Cesar est le seul auteur à citer les Aulerques Brannovices sans jamais les localiser, pour information la seule citation de ce peuple est la suivante : « On demande aux Héduens et à leurs clients, Ségusiaves, Ambivarètes, Aulerques Brannovices, Blannovii, trente-cinq mille hommes » (BG 7, 75), donc César ne localise jamais les Alerques Brannovices autrement que comme des clients des Eduens ce qui est bien peu précis. En revanche jamais il ne cite les mandubiens comme des clients des Eduens, et la monnaie et les céramiques trouvées à Alise sont spécifiques et ne sont pas liées aux Eduens.
    Votre interprétation des noms des peuples Gaulois vous est propre et ne correspond aucunement aux analyses étymologiques d’Alise et de l’Auxois.
    YF

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